Publié le 21/10/2015 dans Maxisciences.com par François Maginiot

Grâce à la technologie scanner, une équipe d’archéologues italiens a mis en évidence la très bonne santé dentaire des habitants de Pompéi au moment de l’éruption du Vésuve, en 79 après Jésus-Christ. Ces travaux ont également permis de lever le voile sur les causes de la mort des milliers de victimes découvertes depuis. Dans la ville de Pompéi, les dentistes devaient mettre la clé sous la porte les uns après les autres…

En effet, une étude menée par la Surintendance archéologique de Pompéi sur les restes d’habitants de cette ville antique a permis de montrer que leurs dents étaient en très bonne santé. En 79 après Jésus-Christ, la ville de Pompéi a été complètement détruite par une éruption du Vésuve voisin. Et ce n’est qu’au 19ème siècle que les dépouilles des habitants ont pu être mises au jour grâce à l’ingénieuse méthode mise au point par Giuseppe Fiorelli, alors surintendant des fouilles du site. En coulant du plâtre dans les cavités situées sous la cendre, où se trouvaient les cadavres, ceux-ci ont pu être extraits sous la forme des impressionnants moulages que nous connaissons tous. Mais si cette technique a permis de capturer les derniers instants des habitants de Pompéi, elle a aussi empêché toute étude de leurs squelettes. Enfin, jusqu’à maintenant. Des dents saines grâce à un régime sain Massimo Osanna, le surintendant des fouilles archéologiques de Pompéi actuel a expliqué à l’ANSA que le plâtre utilisé par Guiseppe Fiorelli a presque la même densité que les os humains. Un scanner classique ne pouvait donc pas voir à travers le moule sans voir en même temps à travers le squelette. Néanmoins, la nouvelle génération d’appareil d’imagerie vient de permettre cette prouesse. Les archéologues ont ainsi pu plonger dans l’intimité des anciens habitants de Pompéi d’une manière inédite. Cela leur a permis de mettre en évidence que les malheureux avaient des dents « parfaites ». La dentition des 30 corps passés au scanner ne comportait aucune carie, ni même de tache. L’orthodontiste Elisa Vanacore n’a noté que quelques traces d’usure, normale chez des personnes qui se servaient régulièrement de leurs dents pour découper des choses. « C’est sûr, ils mangeaient mieux que nous. Ils ont vraiment de bonnes dents – ils mangeaient un régime qui contenait peu de sucre, et beaucoup de fruits et légumes, » a commenté Elisa Vanacore lors d’une conférence de presse à Pompéi mardi rapportée par The Local. De nouvelles découvertes sur les causes de leurs morts Mais voir à travers le plâtre de Guiseppe Fiorelli n’a pas seulement permis d’en apprendre plus sur les dents des habitants de Pompéi. En étudiant des squelettes, les scientifiques peuvent aussi comprendre les circonstances de leur mort. Et il semble que la lave du Vésuve n’a pas fait beaucoup de victimes elle-même. « D’après l’analyse réalisée sur les os, nous avons découvert beaucoup de crânes brisés. Cela nous indique que beaucoup sont morts à cause de toits s’effondrant sous le poids de la pierre ponce, » a expliqué Massimo Osanna. Cette roche volcanique projetée lors de certaines éruptions n’est pas très lourde, mais si une grande quantité s’accumule sur un toit, cela peut le faire s’écrouler. Les archéologues comptent encore passer au scanner au moins 86 autres corps. Ils espèrent que leurs travaux permettront à terme de faire avancer notre connaissance de la vie pendant l’Antiquité.